8.10.13

la valse aux bonjours

il y avait au croisement de ces rues un brigadier qui saluait chacun des passants accrochés pour un temps au rouge des arrêts. le matin, quand on ne voulait rien savoir, quand on traînait les pieds jusqu'à l'arrêt d'autobus en maugréant, il y avait ce petit bonhomme-là qui nous accueillait avec un grand sourire, nous parlait de la pluie et du beau temps, nous faisait relativiser en maudit notre petit calvaire de vie. ce brigadier-là a dû voir un tas d'airs bêtes défiler, mais quand quelqu'un lui rendait son sourire, quand quelqu'un sortait de son silence obstiné pour le saluer en retour, il me semble qu'un événement important avait lieu.

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