il
y avait au croisement de ces rues un brigadier qui saluait chacun des passants
accrochés pour un temps au rouge des arrêts. le matin, quand on ne voulait rien
savoir, quand on traînait les pieds jusqu'à l'arrêt d'autobus en maugréant, il y avait
ce petit bonhomme-là qui nous accueillait avec un grand sourire, nous parlait de la
pluie et du beau temps, nous faisait relativiser en maudit notre petit calvaire de
vie. ce brigadier-là a dû voir un tas d'airs bêtes défiler, mais quand
quelqu'un lui rendait son sourire, quand quelqu'un sortait de son silence
obstiné pour le saluer en retour, il me semble qu'un événement important avait lieu.
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