19.10.13

celle

à partir de ce que j’ai lu d’elle ou de ce que des gens en ont dit, j’ai retenu des titres qui, dans la lignée d’une question que j’essaie de développer, de préciser, m’apparaissent incontournables.

j’en suis encore à tirer les fils d’une poétique qui me fascine de plus en plus. ses écrits me semblent si riches, si finement liés les uns aux autres qu’il est pour moi impensable de ne la lire qu’à moitié.

il me faut donc prendre le temps de la lire, de la relire.

15.10.13

dire

il me l’a dit quand je suis entrée dans son bureau : tu donnes peu.

j’ai souri et baissé les yeux.

je ne sais pourquoi la réserve est apparue dans mon écriture. quelque chose, souvent, m’empêche de penser. (je nommerais ça la peur. je nommerais ça le manque de confiance. ou plutôt : la lâcheté.)

hier, alors que, comme un scénario mille fois répété, je soupirais de découragement en m’allongeant sur le divan, S. a dit : « il va falloir que tu te fasses confiance, sinon tu vas toujours finir échouée sur le divan. »

je me suis endormie en pensant à cette phrase.

le silence, l’endormissement, A. dit que c’est la violence. ce qui se joue là, délié, est l’absence d’une présence située au-delà du principe de plaisir.


*

je suis petite, nue, recroquevillée sur ta poitrine. la réserve dans mon corps aussi.

8.10.13

identités

cette fois, j’ai perdu la perle et je crois que je ne la retrouverai pas. mon foulard, mes cheveux, désertés.

il y a des odeurs sur mon corps que je ne reconnais pas. des odeurs de gens humides soufflant sous un toit de transport aux fenêtres ruisselant de pluie.

j'ai toujours peur que mon odeur dérange, qu'elle se déverse sur les autres comme quelque chose d'inopportun.

la valse aux bonjours

il y avait au croisement de ces rues un brigadier qui saluait chacun des passants accrochés pour un temps au rouge des arrêts. le matin, quand on ne voulait rien savoir, quand on traînait les pieds jusqu'à l'arrêt d'autobus en maugréant, il y avait ce petit bonhomme-là qui nous accueillait avec un grand sourire, nous parlait de la pluie et du beau temps, nous faisait relativiser en maudit notre petit calvaire de vie. ce brigadier-là a dû voir un tas d'airs bêtes défiler, mais quand quelqu'un lui rendait son sourire, quand quelqu'un sortait de son silence obstiné pour le saluer en retour, il me semble qu'un événement important avait lieu.

le quotidien de ce jour-là

quand j’ai entendu jimmy hunt dire qu’il avait abandonné son harmonica pour un synthétiseur, ça m’a fait un pincement au cœur.