24.3.15

du quotidien II

le mémoire est une bête sauvage
(la)

du quotidien

le plancher de mon bureau est croche. je me lève et ma chaise roule derrière moi, traverse la pièce et heurte la bibliothèque.

piano

on ferait venir le piano de mamie et ce serait la vie.

du dedans pris

le mois dernier, toutes les nuits, c’était le retour en Dominicanie.

comme cette fois où on marchait dans la flamboyante zone coloniale, en route vers notre appartement. où je m’arrêtais un instant coin El Conde et Hostos, me tournais vers S. et disais : c’est vrai, là, dis-moi que je suis pas encore en train de rêver. dis-moi qu’on est là pour vrai.

la méfiance face au désir qui tend à s’accomplir en état de rêve.

d'autant plus frustrant qu'après le oui et le presque soulagement, la presque tentation d'y croire, je me réveille ici,

ici,

et l'hiver est interminable.