on perd facilement l’habitude
d’écrire. j’aurais aimé dire ces
jours-là. la robe mauve à emporter dans la terre. le corps endormi dans un
cocon rose. l’église grandiose et belle. la cérémonie méritée. le son lent des
cloches. en l’honneur de cette grande dame de ma chair, de ma langue, de mon
pays.
la tristesse immense
éprouvée là, puis subitement, en des moments inopportuns du quotidien d’après. une
peine vieille comme le monde, vieille comme la vie, portant en elle le mystère
de sa filiation.
*
ce soir-là où, blottis
dans la chaleur des plumes, je prononce à mi-voix ma peine. le silence qui
règne alors, tandis qu’il récolte une à une les larmes dans le creux de son
cou. quelques secondes avant d’entendre, d’abord discrètement, puis de plus en
plus distinctement, le son d’un grelot qu’on agite.
le chat apparaissait avec
le grelot dans sa gueule ; il était monté sur une tablette haut perchée du
bureau, était allé le recueillir sur la photo de Cloé, pour ensuite venir nous
trouver.
aux funérailles de l’enfant,
on avait remis à chacun un grelot, disant qu’il nous suffirait de l’agiter pour
entendre Cloé rire.
je m’explique encore
mal pourquoi le chat a choisi ce moment pour agir de la sorte. lui qui n’avait
jamais fait ça, ne l’a plus jamais refait non plus. mais j’aime à penser que c’est
elle, Cloé, qui est venue nous transmettre un peu de sa force, de sa lumière et de sa joie.
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